S’en sortir sans sortir : voilà la mission qu’ont accepté, malgré eux, tous les établissements scolaires du pays. Chaque école, à sa manière, s’est adaptée pour suivre les élèves dans ce contexte si particulier. Récit de confinement.
Confinement, le mot a sonné un jour de mars 2020, comme il sonne à nouveau à l’heure à laquelle je vous écris. En mars dernier, nous le savions sans vouloir le réaliser, nous ne l’avions pas anticipé. Il va falloir s’en sortir, sans sortir. Très vite, nous avons dessiné l’organisation des semaines de travail de nos élèves. Il s’agit de continuer à les instruire en tenant compte de tous, notamment les élèves en difficulté, ceux dont les parents continuent de travailler et sont peu présents voire absents et ceux dont l’équipement informatique se résume à un ordinateur familial. Le rythme est simple et sera le même pour toute la durée du confinement. L’élève se réfère à un emploi du temps spécial confinement : il sait quelles matières travailler quotidiennement et combien de temps. Nous conseillons à tous de se mettre au travail le matin à heure fixe : s’imposer un rythme, surveiller son heure, ne pas s’étendre dans le temps, être efficace. Tout cela s’apprend, non sans difficulté !
Chaque professeur poste dimanche soir au plus tard, sur “Classroom” l’ensemble des cours et exercices : chaque famille pourra imprimer le travail de la semaine dès le lundi matin. Quelques vidéos explicatives, notamment pour les mathématiques et l’histoire - merci les cours Griffon ! - et quelques réunions zoom ponctuent la semaine. Les hebdomadaires devoirs sur table sont adaptés : sujet envoyé à une heure précise, la copie de l’élève devant être scannée à la fin du devoir, dans le temps imparti. Nous avons à cœur que nos élèves continuent d’apprendre, de réfléchir, d’écrire des rédactions, d’étudier des textes. Les poésies, certaines leçons, et parfois des exposés sont envoyés par Whatsapp sur le téléphone des professeurs. En anglais, notre chère madame Hillyer organise un planning qui lui permet d’appeler chaque élève un quart d’heure par semaine. Les élèves lui parlent anglais, lisent un ou deux textes qu’ils ont auparavant préparés en réunion zoom. Madame Hillyer, partie aux Etats-Unis auprès de sa mère, a réussi le tour de force de continuer les réunions et les téléphones comme si elle était encore chez elle en France ! Tous les vendredis, quelques parents, munis de leur précieuse attestation, déposent au cours des pochettes remplies de copies d’élèves à destination des professeurs. Ils reprennent d’autres paquets de copies corrigées qui seront transmises à leur propriétaires.L’entraide se met en place. Deux élèves sont confiées à une amie du cours confinée à Paris pour un soutien régulier. Une étudiante tape intégralement un cours de mathématiques pour un professeur. Une bonne volonté rencontrée juste avant le confinement prend en charge une partie de la saisie informatique. Chaque habitation de professeurs est devenue un QG où l’enseignant corrige, prépare ses cours, explique à sa classe en distanciel, réexplique par téléphone à celui qui est en difficulté. De nombreux professeurs doivent en même temps suivre leurs propres enfants. Autant dire que leur rythme est soutenu.
Nous remercions infiniment les professeurs pour leur dévouement sans faille lors de ces semaines si particulières, étant de plus bien conscients que bon nombre d’entre eux suivait également le travail de leurs propres enfants. Enfin, nous avons reçu avec fierté les remerciements des parents qui ont apprécié le sérieux du suivi scolaire mis en place pendant ces semaines.
Gwénaëlle de Maleissye, responsable pédagogique
Image : ©KamranAydinov